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16avril 2024
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LE préjugÉ COGNITIF
Vous devez prendre une décision impartiale et rationnelle à
propos de quelque chose d'important. Vous effectuez vos
recherches, dressez des listes du pour et du contre, consultez
des experts et des amis de confiance. Quand vient le temps de
décider, votre décision sera-t-elle vraiment objective ?
Peut-être pas, car c'est parce que vous analysez les
informations en utilisant la machine cognitive complexe qu'est
votre cerveau qui a traité chacune de vos expériences de vie.
Au cours de votre vie, comme toute autre personne, vous avez
développé quelques subtils préjugés cognitifs. Ces aspects et
points de vue influencent les informations auxquelles vous
prêtez attention, ce dont vous vous souvenez des décisions
passées et les sources auxquelles vous décidez de faire
confiance lorsque vous recherchez vos options.
A.
Qu'est-ce qu'un préjugé cognitif ?
Un préjugé cognitif est une faille
dans votre raisonnement qui vous conduit à mal interpréter les
informations du monde qui vous entoure pour en arriver à une
conclusion inexacte. Parce que vous êtes inondé d'informations
provenant de millions de sources tout au long de la journée,
votre cerveau développe des systèmes de classement pour
décider quelles informations méritent votre attention et
quelles informations sont suffisamment importantes pour être
stockées en mémoire. Il crée également des raccourcis destinés
à réduire le temps nécessaire au traitement des informations.
Le problème est que les raccourcis et les systèmes de
classement ne sont pas toujours parfaitement objectifs, car
leur architecture est uniquement adaptée à vos expériences de
vie.
B.
Quels sont les types de préjugés cognitifs les plus
courants ?
Les chercheurs ont catalogué plus de
175 préjugés cognitifs.
Voici quelques-uns des plus familiers
qui peuvent affecter votre vie quotidienne :
1.
Préjugé d'acteur-observateur :
le préjugé acteur-observateur est une différence entre
la manière dont nous expliquons les actions des autres et la
manière dont nous expliquons les nôtres. Les gens ont tendance
à dire qu'une autre personne a fait quelque chose à cause de
marques distinctives de son caractère ou d'un autre facteur
interne. En revanche, les gens attribuent généralement leurs
propres actions à des facteurs externes tels que les
circonstances dans lesquelles ils se trouvaient à ce
moment-là.
2.
Préjugé d'ancrage :
le préjugé d'ancrage est la tendance à s'appuyer
fortement sur les premières informations que vous apprenez
lorsque vous évaluez quelque chose. En d'autres termes, ce que
vous apprenez au début d'une enquête a souvent un impact plus
important sur votre jugement que les informations que vous
apprenez plus tard.
3.
Préjugé attentionnel :
les préjugés attentionnels ont probablement évolué chez
les êtres humains en tant que mécanisme de survie. Pour
survivre, les humains doivent esquiver ou éviter les menaces.
Parmi les millions d'informations qui bombardent
quotidiennement les sens, ces derniers se doivent de repérer
celles qui pourraient être importantes pour leur santé, leur
bonheur et leur sécurité.
Cette compétence de survie hautement
adaptée peut devenir un préjugé si vous commencez à trop
concentrer votre attention sur un type d'information, alors
que vous négligez d'autres types d'informations.
4.
Disponibilité heuristique :
une heuristique est un raccourci mental qui permet aux
gens de résoudre des problèmes et de porter des jugements
rapidement et efficacement. Cette réflexion
basée sur l’expérience et sur l’observation
raccourcit le temps de prise de décision et permet aux gens de
fonctionner sans s'arrêter constamment pour réfléchir à leur
prochaine ligne de conduite.
Cependant, il y a à la fois des
avantages et des inconvénients de l'heuristique. Alors que les
heuristiques sont utiles dans de nombreuses situations, elles
peuvent également conduire à des préjugés cognitifs. Par
exemple, si vous pouvez immédiatement penser à plusieurs faits
qui appuient un jugement, vous pourriez être enclin à penser
que ce jugement est correct.
Un autre préjugé courant est la
tendance à accorder plus de crédit aux idées qui viennent
facilement à l'esprit. Lorsque des informations sont
facilement disponibles autour de vous, vous êtes plus
susceptible de vous en souvenir. Les informations faciles
d'accès dans votre mémoire semblent plus fiables. Par exemple,
si une personne voit plusieurs gros titres sur les attaques de
requins dans une zone côtière, cette personne peut penser que
le risque d'attaques de requins est plus élevé qu'il ne l'est.
5.
Préjugé de validation :
de façon similaire, les gens ont tendance à rechercher et à
interpréter l'information de manière à confirmer ce qu'ils
croient déjà. Le préjugé de validation incite les gens à
ignorer ou à invalider les informations qui entrent en conflit
avec leurs croyances.
Cette tendance semble plus répandue
que jamais, car de nombreuses personnes reçoivent leurs
nouvelles des médias sociaux, qui suivent et recherchent les «
j'aime, » qui fournissent des informations en fonction de vos
préférences apparentes.
6.
Préjugé de surestimation :
un préjugé cognitif par lequel des personnes ayant des
connaissances ou des compétences limitées dans un domaine
intellectuel ou social donné surestiment largement leurs
propres connaissances ou compétences dans ce domaine par
rapport à des critères objectifs ou à la performance de leurs
pairs ou des personnes en général.
7.
Faux, effet de consensus :
tout comme les gens surestiment parfois leurs propres
compétences, ils surestiment également le degré auquel les
autres sont d'accord avec leurs jugements et approuvent leurs
comportements. Les gens ont tendance à penser que leurs
propres croyances et actions sont familières, tandis que les
comportements des autres sont plus déviants ou inhabituels.
Une remarque intéressante : de fausses croyances
fondées sur un consensus
apparaissent dans de nombreuses
cultures à travers le monde.
8.
Fixité fonctionnelle :
est un type de préjugé cognitif qui implique une
tendance à considérer les objets ou personnes comme ne
fonctionnant que d'une manière particulière. Lorsque vous
voyez un marteau, vous l'apercevez probablement comme un outil
pour marteler les têtes de clous. Cette fonction est celle
pour laquelle les marteaux ont été conçus, de sorte que le
cerveau appose efficacement la fonction au mot ou à l'image
d'un marteau.
Mais la fixité fonctionnelle ne
s'applique pas seulement aux outils. Les gens peuvent
développer une sorte de fixité fonctionnelle par rapport aux
autres êtres humains, en particulier dans les environnements
de travail. Par exemple, Hannah = service informatique et Alex
= commercialisation.
Le problème de la fixité fonctionnelle
est qu'elle peut limiter strictement la créativité et la
résolution de problèmes. Dans de nombreux cas, la fixité
fonctionnelle peut empêcher les gens de voir toute la gamme
des utilisations d'un objet et des gens qui les entoure. Cela
peut également nuire à notre capacité à trouver de nouvelles
solutions aux problèmes.
9.
Effet auréole :
fais référence à la tendance à permettre à un trait spécifique
ou à notre impression générale d'une personne, d'une
entreprise ou d'un produit d'influencer positivement notre
jugement sur leurs autres traits apparentés. Si vous êtes sous
l'influence d'un effet d’auréole, l'impression générale que
vous avez d'une personne est indûment façonnée et influencée
par une seule caractéristique, comme la beauté. Les gens
perçoivent régulièrement les personnes attirantes comme plus
intelligentes et consciencieuses que ne l'indiquent leurs
performances réelles.
10.
Effet de désinformation :
lorsque vous vous souvenez d'un événement, votre
perception de celui-ci peut être altérée si vous recevez plus
tard de fausses informations sur l'événement. En d'autres
termes, si vous apprenez quelque chose de nouveau sur un
événement que vous avez vu, cela peut changer la façon dont
vous vous en souvenez, même si ce qu'on vous dit est sans
rapport ou faux.
Cette forme de parti pris a d'énormes implications pour la
validité des témoignages. Donc, si les témoins de l’événement
s'exercent à répéter des affirmations d'eux-mêmes, en
particulier celles qui se concentrent sur la force de leur
jugement et de leur mémoire, les effets de la désinformation
diminuent et ils ont tendance à se souvenir des événements
avec plus de précision.
Référez-vous au livre de Mark R. Levin (Unfreedom of the
Press) pour comprendre le rôle de la presse dans la
désinformation du public.
11.
Préjugé d'optimisme :
un préjugé d'optimisme peut vous faire
croire que vous êtes moins susceptible de rencontrer des
difficultés que les autres et plus susceptible de connaître du
succès. Que les gens fassent des prédictions sur leur
richesse, leurs relations ou leur santé futures, ils
surestiment généralement le succès et sous-estiment la
probabilité de résultats négatifs. C'est parce que nous
mettons à jour nos croyances de manière sélective, en ajoutant
une mise à jour lorsque quelque chose se passe bien, mais
moins souvent lorsque les choses tournent mal.
12.
Préjugé égoïste :
lorsque quelque chose ne va pas dans votre vie, vous
pouvez avoir tendance à blâmer une force extérieure pour en
être la cause. Mais quand quelque chose ne va pas dans la vie
de quelqu'un d'autre, vous pouvez vous demander si cette
personne était en quelque sorte mise en cause, si une
caractéristique ou un défaut interne a causé son problème. De
la même manière, un préjugé égoïste peut vous amener à
créditer vos propres qualités ou habitudes internes lorsque
quelque chose de bon se présente à vous.
C.
Comment les préjugés cognitifs vous affectent-ils ?
Les biais cognitifs peuvent affecter
vos capacités de prise de décision, limiter vos capacités de
résolution de problèmes, entraver votre réussite
professionnelle, nuire à la fiabilité de vos souvenirs,
remettre en question votre capacité à réagir dans des
situations de crise, augmenter l'anxiété et la dépression et
nuire à vos relations.
D.
Peut-on éviter les préjugés cognitifs ?
Probablement pas. L'esprit humain recherche l'efficacité, ce
qui signifie qu'une grande partie du raisonnement que nous
utilisons pour mener notre prise de décision quotidienne
repose sur un traitement quasi automatique.
Mais les chercheurs pensent que nous pouvons mieux reconnaître
les situations dans lesquelles nos préjugés sont susceptibles
d'opérer et prendre des mesures pour les découvrir et les
corriger. L'étude des préjugés cognitifs peut vous aider à les
reconnaître dans votre propre vie et à les contrer une fois
que vous les avez identifiés.
Voici comment atténuer les effets de la partialité :
1.
Apprenez
: l'étude des préjugés cognitifs peut
vous aider à les reconnaître dans votre propre vie et à les
contrer une fois que vous les avez identifiés.
2.
Questionnez
: si vous êtes dans une situation où
vous savez que vous pourriez être sensible aux préjugés,
ralentissez votre prise de décision et envisagez d'élargir
l'éventail des sources fiables que vous consultez.
3.
Collaborez
: rassemblez un groupe diversifié de
contributeurs avec différents domaines d'expertise et
d'expérience de vie pour vous aider à envisager des
possibilités que vous pourriez autrement négliger.
4.
Restez aveugle : pour réduire les risques d'être
influencé par le sexe, la race ou d'autres considérations
facilement stéréotypées, empêchez-vous d'accéder aux
informations sur ces facteurs. Il serait bien aussi de
suggérer aux autres de faire de même.
5.
Utiliser des listes de vérification, des
algorithmes et d'autres mesures objectives : ils peuvent vous aider à vous concentrer sur
des facteurs pertinents et réduire la probabilité que vous
soyez influencé par des facteurs non pertinents.
Les préjugés cognitifs sont des défauts dans votre façon de
penser qui peuvent vous amener à tirer des conclusions
inexactes. Ils peuvent être nuisibles, car ils vous poussent à
trop vous concentrer sur certains types d'informations tout en
négligeant d'autres types.
Il est probablement irréaliste de penser que vous pouvez
éliminer les préjugés cognitifs, mais vous pouvez améliorer
votre capacité à repérer les situations dans lesquelles vous y
serez vulnérable.
En apprenant davantage sur leur fonctionnement, en
ralentissant votre processus de prise de décision, en
collaborant avec les autres et en utilisant des listes de
contrôle et des processus objectifs, vous pouvez réduire les
risques que les préjugés cognitifs vous égarent.
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Au sujet de l'auteur
En plus de la rédaction, Germain Decelles agit comme stratège
en gestion du changement.
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